L’interdiction d’entrée aux États-Unis signifiée aux ressortissants de 12 pays, dont sept sont africains, fait suite à la signature d’un décret présidentiel, mercredi 4 juin, par le président Donald Trump au lendemain d’une attaque perpétrée dans État de Colorado qualifiée de «terroriste».
Les citoyens du Tchad, Congo Brazzaville, Guinée équatoriale, Érythrée, Libye, Somalie et Soudan ne pourront plus voyager chez l’Oncle Sam. Cette interdiction touche cinq autres pays non-africains: Afghanistan, Birmanie, Haïti, Iran et Yémen.
Trois autres pays africains sont visés par des restrictions de voyage: Burundi, Sierra Leone et Togo. Ces trois pays figurent sur la même liste que Cuba, Laos, Turkménistan et Venezuela. Ces mesures entreront en vigueur le lundi 9 juin. Le président américain a justifié ce nouveau «travel ban» par son souci de protéger son pays des «terroristes étrangers».
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Le projet d’interdiction d’entrée aux États-Unis était dans le pipe depuis le 20 janvier dernier. Lors de son investiture, le président américain avait demandé aux départements d’État et de la sécurité intérieure ainsi qu’au directeur du renseignement national de rédiger un rapport sur les «attitudes hostiles» à l’égard des États-Unis et sur la question de savoir si l’entrée de certains pays représentait un risque sur la sécurité nationale américaine.
À la mi-mars, The New York Times avait annoncé que le Département d’Etat avait préparé un projet de restrictions d’entrée aux États-Unis. Il avait établi une liste de ressortissants de 43 pays. Ces derniers étaient classés en trois catégories de listes: «Rouge», regroupant les pays dont ressortissants sont complètement interdits d’accès aux États-Unis, «Orange» concerne les ressortissants des pays qui subiront des restrictions et de nouvelles exigences pour obtenir un visa et la liste «Jaune» regroupant les pays disposant de 60 jours pour améliorer les procédures de sécurité et de vérifications des voyageurs.
Sur ces 43 pays figuraient 22 pays africains. Ainsi, le Congo qui était sur la liste «Jaune » voit désormais ses citoyens totalement interdits de séjour aux États-Unis.
Les pays touchés par les restrictions de voyages aux Etats-Unis. 12 pays dont 7 africains: Congo Brazzaville, Guinée équatoriale, Érythrée, Libye, Somalie, Soudan et Tchad.. DR
Si le terrorisme a été mis en avant par le président américain, en lien avec l’attaque de Colorado, le but fondamental de ces restrictions est la lutte contre la migration illégale, cheval de bataille de Donald Trump.
Ces restrictions de voyages constituent également des sanctions à l’encontre de certains pays en raison des manquements qui incluent le défaut de communication d’informations sur les voyageurs entrant aux États-Unis, des pratiques de sécurité jugées inadéquates pour la délivrance des passeports dans ces pays, la vente de la citoyenneté à des ressortissants de pays interdits d’entrées aux États-Unis…
«Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne pouvons pas contrôler et filtrer de manière sûre et fiable», a justifié le président américain Donald Trump.
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Enfin, certains pays ont été inclus dans cette liste à cause des dépassements de séjour de leurs ressortissants.
Il néanmoins est à noter que des exceptions sont prévues pour les détenteurs de certains visas et pour les personnes dont le voyage aux États-Unis «sert l’intérêt national», selon le président.
Rappelons qu’au cours de son premier mandat, Trump avait signé un décret interdisant aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans de se rendre aux États-Unis: Irak, Syrie, Iran, Soudan, Libye, Somalie et Yémen.